Mouvement-Coordination et mémoire
Lorsqu’une consigne nouvelle est donnée pour une posture, il m’arrive parfois de ne pas parvenir à coordonner les mouvements tels qu’ils sont proposés.
Depuis ma naissance mon organisme s’est structuré pour répondre aux multiples sollicitations de la vie en fonction de ma nature de départ. Ces structures se sont inscrites dans ma mémoire corporelle et sont devenues automatiques et inconscientes. Cette mémoire s’impose par défaut à mon insu, elle est protectrice de ma manière d’être et de mon intégrité. Elle est comme une signature de ma personnalité. Cependant elle est répétitive et tend à m’enfermer dans les limites étroites du connu, m’interdisant à priori d’explorer de nouveaux espaces ou de nouvelles manières de faire, tant que je n’en prends pas conscience.
Cette mémoire forte me relie au passé et si je choisis de m’ouvrir à du nouveau, inconnu par nature, comme une coordination inhabituelle des mouvements de bras, jambes et respiration, alors je dois redoubler d’attention. Je dois observer attentivement le processus par défaut qui s’impose et le mettre en dialogue avec le nouveau schéma à mettre en œuvre. La mémoire alors peut me protéger pour ne pas me faire mal, tout en s’enrichissant d’une nouvelle possibilité d’être et de faire.
Ainsi le passé sert de support pour m’inscrire dans un devenir. Je me fais confiance et j’agrandis ma liberté intérieure et mon autonomie. Voilà bien le processus de la méditation : observer, se laisser toucher, voir, être libre. Ce processus est à répéter sans fin pour vivre au présent, délié du passé, ouvert au devenir. Ainsi l’inconnu qui devient connu s’ajoute au passé, il me donne chaque fois plus de confiance pour accueillir le nouveau qui se présente et agrandit ma liberté d’être.
Voici pour exemple le mouvement ci-dessous :
A, couché sur le dos, bras le long du corps. B, inspirer en portant les bras en arrière de la tête. Faire une courte pause poumons pleins de 2 secondes. C, expirer en allant poser les mains sur la jambe droite qui se lève. Faire une courte pause poumons vides de 2 secondes. B, inspirer en reposant les bras derrière la tête et la jambe au sol. Faire une courte pause poumons pleins de 2 secondes. A, en expirant ramener les bras le long du corps.
Faire cela trois fois avec la jambe droite, trois fois avec la jambe gauche puis faire un repos en observant la qualité de la respiration.
Si cet exercice semble trop facile, faire 10 x le mouvement pour chaque jambe, retenir le souffle poumons pleins et vides 3 secondes et surtout redoubler d’attention.
Et voici un deuxième exemple :
A couché sur le dos bras le long du corps, jambes pliées, pieds au sol. B inspirer en portant le bras droit en arrière de la tête. Faire une courte pause poumons pleins de 2 secondes. C expirer en reposant le bras droit le long du corps tout en pliant la jambe gauche vers le ventre. Faire une courte pause poumons vides de 2 secondes. D inspirer en portant le bras gauche en arrière de la tête tout en reposant le pied gauche au sol. Faire une courte pause poumons pleins de 2 secondes. E en expirant ramener le bras gauche le long du corps tout en pliant la jambe droite vers le ventre. Faire une courte pause poumons vides de 2 secondes. F Inspirer en ramenant le pied droit au sol. Répéter quatre à six fois. Puis faire un repos, le corps et l’esprit sont-ils calmes ? Observer.